Une sélection aux petits oignons pour les amoureux, et les solitaires, et tous ceux qui le veulent, tutti quanti.
1- Roméo + Juliette – Baz Luhrmann, 1996
Quoi de mieux que la plus grande histoire d’amour que le monde ait jamais connue pour célébrer la fête des amoureux ? Roméo + Juliette allie la plume dorée de Shakespeare et la mise en scène tout aussi “golden” de Baz Luhrmann. C’est entre des 9mm et des vierges marie entourées de néon que les deux amants scellent cette fois ci leur destin tragique.
Pourquoi cette adaptation et pas une autre ? Un texte d’abord brillamment incarné par Claire Danes et Leonardo Dicaprio. Car jeunes et encore novices dans l’industrie hollywoodienne, ils affichent à l’écran une naïveté quasi angélique qui colle parfaitement aux héros Shakespeariens. N’oublions pas non plus la touche Luhrmann : une réalisation dynamique et extravagante, dont les ralentis et les accélérés apportent étonnamment une nouvelle fraîcheur à cette pièce ancienne.
L’amour, la mort, le désespoir sont explorés sous le soleil sanglant de Verona Beach et les riffs langoureux de Radiohead.
De quoi pleurer un bon coup blotti contre son Valentin et admirer, sans se l’avouer, le visage harmonieux de Dicaprio…
2-Her, Spike Jonze, 2013
Qu’est ce l’amour ? Jusqu’où ce sentiment proprement humain est-il rattaché au réel ? Et si, dans un futur proche, nos relations déjà étriquées avec les nouvelles technologies et l’isolement paradoxal dans lequel nous maintiennent les communications ultra-rapides nous menaient à envisager des amours hybrides ? Que vaut la preuve d’amour venue d’un androïde ? Est-elle jamais moins valable que l’amour organique, si l’on admet que notre sentiment est fruit de réactions chimiques, indépendantes des agissements factuels d’autrui ?
Sommes nous moins seuls en étant accompagnés d’une présence virtuelle ?
Autant d’interrogations à reconsidérer avant de fêter l’amour indéfectible qu’on porte à son/sa bien aimée, qui pourrait selon Spike Jonze vite être remplacée par une IA, lisse des imperfections humaines qui polluent les interactions, ou les enrichissent?
3-In the mood for love, Wong Kar Wai, 2000
Certains disent qu’il y a beaucoup de nouilles dans ce film, mais les allers retour au restaurant de pâtes lient Mr. Chow et Mme. Chan d’une connexion bien plus intime qu’un simple retrait de commande dans un take away chinois tamisé. In the mood for love met les récits côte à côte, en les séparant d’un mur d’appartement et d’une concierge envahissante. Le film est paré de la poésie envoûtante d’un amour coupable, revenant au son d’un leitmotiv séducteur. Seul ou à deux, on se laisse charmer par ce tableau d’amour où la minutie est souveraine de la mise en scène et sert un film virtuose.
4- Before sunrise, Richard Linklater, 1995
Choisir lequel des personnages est le plus attachant n’est pas une mince affaire dans Before Sunrise. D’un côté, un Ethan Hawke plus charmant que jamais, dans la peau d’un américain en quête de la vie. De l’autre, Julie Delpy,son accent “very frenchy » et sa chevelure blonde, qui en fait certainement craquer plus d’un. Mais c’est surtout la fusion de nos deux protagonistes qui plaît à voir. Un duo éphémère, qui dure le temps d’une journée
( ou plutôt d’une nuit ), ni plus ni moins. Rencontre passagère et pourtant non sans importance dans la vie de Céline et Jesse.
Richard Linklater réussit son film par un mélange astucieux : des dialogues qui se tissent presque spontanément et des déambulations tranquilles dans une Vienne nocturne, qui laisse le plein plateau au couple d’acteurs. Loin d’un scénario romantique ordinaire, Hawke et Delpy nous offrent une vision de l’amour comme nous n’ avons pas l’occasion de le voir au cinéma. Le long-métrage se concentre sur la construction d’une connexion spéciale et interroge nos rapport avec l’autre, en toute intimité. Tout le monde rêve de rencontrer celui ou celle avec qui la discussion serait la plus naturelle du monde. C’est mignon, mais ça nous fait aussi nous questionner sur comment nous entretenons nos relations, sur notre opinion de la vie, sur ce que réserve le futur… A voir…et à apprécier !
5- Eternal Sunshine of the spotless mind, Michel Gondry, 2004
Amour et science-fiction font étonnement bon ménage, à l’image du couple atypique que forment Joel et Clémentine ou bien celui de Jim Carrey et les comédies romantiques.
En plein dans le thème, tout bascule pour ce couple aux penchants puérils et tendres le jour de la Saint Valentin, lorsque Joel devient soudainement un inconnu pour sa douce. S’ensuit une dystopie onirique, dans laquelle Joey tente de sauver leur bonheur en crapahutant dans ses souvenirs. Un film réconfortant dont les scènes enneigées n’empêchent pas pour autant de réchauffer les cœurs, et d’aimer un peu plus l’amour aujourd’hui que d’habitude.